Critères de valeur

Bonjour,

Je commence une petite collection de coléo et me pose cette question:

Quels sont les critères qui déterminent la valeur d'une bête? Espèce, sous espèce, taille... et ensuite?

Par exemple, ces dynastes:

http://boutique.ald-entomologie.fr/epages/243657.sf/fr_FR/?ViewAction=View&ObjectID=3977885&PageSize=30&Page=2

Les prix varient beaucoup pour une même ssp, origine et presque la même taille, why?

Merci!

Parce qu'il s'agit d'un prix basé artificiellement (et peu objectivement) sur des notions de rareté, de taille, de pays d'origine, ...

J'achète assez régulièrement des bêtes qui viennent compléter ma collection pour avoir des spécimens de référence, mais je ne fais pas la course au "specimen parfait" (s'il manque un tarse ou une antenne, je m'en fiche). Ce qui prime, pour moi, c'est la précision des données de capture.

Enfin, les échanges sont souvent plus satisfaisants et permettent d'obtenir des spécimens n'ayant pas de valeur marchande (petits, pas colorés, etc...).

L'offre et la demande déterminent les prix.

Salut.

Rien de mieux que l'échange. Surtout que dans ta région y a pas mal de bêtes qui sont recherchées.

Ah oui? Donc pas de différence objective? Il suffit d'acheter un spécimen pour valider son prix??

Si je comprends bien, pour vos collections, vous chassez autour de chez vous et ensuite échangez ce que vous chassez contre des espèces d'autres régions.

Du coup, qu'est-ce que je risque de trouver vers chez moi? (bon, je pense que pour les dynastes, c'est mort...)

Salut.

En général le prix d'un spécimen se base sur plusieurs critères.

L'offre et la demande plus la bête est recherchée et rare plus sa valeur est grande. ça c'est le critère général.

Dans quel état est-il? Un tarse manquant ou pire et la bestiole perd fatalement de la valeur.

Ensuite c'est plus compliqué.

-Taille de l'individu. Plus il approche un record plus son prix peux s'envoler. Par exemple des L cervus de 90MM coûtent allègrement 100€ ou plus.

-Forme ou ssp de la bête un auronitens F I letacqui par exemple est plus cher et recherché qu'un auronitens banal.

Autre critères. Le gynandromorphisme et les individus aberrant ou cas tératologiques (double pattes par exemple) la ça peux coûter plusieurs milliers d'euros dans certains cas. Il est illusoire de vouloir rechercher ce type de bête tellement c'est accidentel et rare. J'ai vu probablement des milliers de papillons et je n'ai que deux aberrations et pas les plus rares.

Après il faut savoir que le forum n'est pas axé "ventes" loin de la mais plutôt sur l'échange et le partage. Hélas ta région n'est pas encore "chassée" du moins il n'y a aucun rapport de terrain dans ton secteur (si tu fait des chasses pense à faire de jolis rapports ). Dans mon cas je chasse autour de chez moi ou je voyage un peu en France et les quelques coléos qui croisent ma route sont échangés car je n'en fait pas la collection.

Tu souhaite uniquement collectionner les dynastes?

Par chez toi? Tu trouveras probablement des Oryctes. Pour les autres espèces de cette famille, faudra aller dans le sud ou en zone littorale.

Ah, c'est plus clair là! Donc si j'ai bien compris, on ne peut pas considérer qu'on "investit" dans une collection, elle peut très bien gagner ou perdre en valeur selon la demande, on collectionne pour soi. Sauf particularité marquante.

D'ailleurs, quelle est la différence entre la forme et la ssp? (je déménage la question dans une autre rubrique s'il le faut)

Je ne compte pas collectionner que les dynastes, mais j'apprécie particulièrement tout ce qui est caparaçonné, biscornu, avec plein de cornes

L'orycte est très beau, mais bêtement je ne passe pas encore le cap "assassinat". Certains d'entre vous capturent et conservent-ils des animaux vivants hors reproduction?

Pour t'apporter quelques réponses :

- la valeur d'une collection est avant tout scientifique si les specimens sont correctement pourvus de leurs étiquettes.
- la spéculation sur les insectes comporte le même risque que celle sur les oeuvres d'art... Une bête rare à une époque peut devenir banale à une autre (on sait comment la trouver). Le contraire est également vrai (biotope détruit par exemple).
- le terme "assassinat" me gêne... On ne parle pas d'assassinat ou de meurtre d'une vache, ni d'un cochon, ni d'une poule... Encore moins d'une sardine... A moins d'être un végétalien pur jus, je ne vois pas pourquoi une telle échelle de valeur. Il s'agit bien, j'en conviens, de tuer volontairement un être vivant. On peut être pour ou contre, là n'est pas la question. C'est le mot qui me semble inapproprié. Sinon, il faut aussi parler d'emprisonnement d'insectes si on en fait l'élevage ou qu'on les collecte, même en les relâchant par la suite.

Stéphane

D'accord avec entomofou. (comme toujours !)

Au lieu de finir dans une toile d'araignée, l'insecte est conservé pour des siècles dans des collections scientifiques.

Pour répondre à la notion d'investissement, au final l'entomologie est une passion dans lequel la plupart d'entre nous consacre une grande partie de son temps et de son argent. Aucun gain financier au contraire, mais un plaisir incroyable.

Si certaines collections prennent en effet une vraie valeur financière, ce n'est pas la majorité... et c'est plus nos héritiers que nous meme qui en profiteront.

Merci pour vos réponses nombreuses et votre patience.

Ca me conforte dans l'idée que l'on collectionne pour soi et pour transmettre.

Je mets l'"assassinat" entre guillemets, pour la distance ironique Je ne doute pas que le fait de collectionner l'insecte le mette en valeur, et je ne condamne absolument pas la pratique, que je cautionne d'ailleurs en me lançant dans la collection. Je suis peut-être sensibiliste, mais perso j'aurais du mal à admirer la bête vivante, puis à l'envoyer dans le congélateur.

Ca évoluera peut-être dans le temps. Vos premières prises ne vous ont pas...émus?

Si si, et même encore aujourd'hui, voir la lumière de la Lucille ou du ver luisant s'éteindre dans mon flacon me fait "bizarre"...

Si je devais m'émouvoir d'une prise ce serai certainement mon premier Nymphalis antiopa... qui a confondu mon mobil-home et site d'hivernage Ou aussi mes premiers Apatura sp en forêt de Meudon

Il était magnifique (et l'est toujours) mais avec le recul on sais comment un papillon finis avec l'âge surtout quand on peux se vanter de battre des ailes jusqu'à une année et plus. C'est un peu le devenir de tout les insectes qui ne finissent pas en collection.

Quand à la mise à mort elle ne m'outre pas du moment qu'on le fait pas par pur sadisme ou qu'on fait souffrir inutilement la bête. Le congélateur offre la possibilité que la bête s'endorme en douceur mais il est parfois nécessaire de recourir à des produits, notamment pour des bêtes qu'il est impossible d'immobiliser comme les zygènes les sphinx et aussi pas mal de papillons nocturnes. Pas mal d'entomos ont forcément un petit pincement au cœur je pense quand il s'agit de passer à l'étape "mise à mort". D'autres ne l'ont pas mais cela ne fait pas d'eux des bourreaux.

Pour les coléoptères c'est plus facile car ils n'ont pas d'ailes fragiles qui peuvent les ruiner complètement permettant de les "tenir" en vie. Attention quand même car les longicornes se castagnent entre-eux et des piluliers individuels ne sont pas de refus pour les enfermer en solitaire.

Entomofou, tu maries entomologie et poésie dramatique, c'est beau! Et je me sens moins bête dans mes réticences

Sylvain, tu parles de "tenir" les coléo en vie, ça m'intéresse: peut-on imaginer conserver des animaux jusqu'à leur mort "naturelle"? Ce serait génial de pouvoir observer le comportement des insectes ET les collectionner.

Alors j'ai mal expliqué la comparaison entre coléoptères et papillons (ce sont les 2 ordres les plus collectionnés c'est un fait indiscutable).

Les papillons ont des ailes très fragiles qui au moindre contact peux les abîmer de manière irrémédiable. Contrairement aux coléoptères qui eux ont une chitine plus résistante et permet de les tenir jusqu'au congélateur sans trop de soucis.

De la à les tenir jusqu'à leur belle mort je pense pas. Même un coléoptères peux s'abîmer. Une élytre arrachée une patte cassé des couleurs qui ternissent ça arrive même dans un environnement confiné qu'est une boîte. De plus, les longicornes doivent impérativement être confinés en solitaire chacun dans sa propre boîte si tu ne veux pas retrouver deux insectes sans pattes ni antennes après quelques minutes. Les longicornes n'apprécient pas de partager une boîte avec des congénères ou d'autres insectes.

En bref ce que je voulais dire c'est que tu peux tenir des coléoptères en vie mais seulement quelques heures voir jours maximum avant de les tuer si tu n'as pas de congélateur. Après je ne pense pas que c'est la solution car la bête va vivre enfermée et ce n'est guère mieux voir pire qu'une mort plus "rapide". De plus si tu chasse beaucoup il risque très rapidement d'empiler des boîtes comme des châteaux de cartes et bouffer pas mal de place chez toi et aussi risquer de te perdre et ne plus savoir l'origine de tel ou tel bête qui est à mon sens la chose la plus importante.

Oui je vois bien les problèmes. Bon, j'ai une grande nouvelle maison vide à remplir, donc la prise de place ne me fait pas peur, et je ne compte pas ramener des centaines de bestioles.

Je ne pensais pas à les mettre en boîte, mais plutôt dans un terrarium, comme pour un élevage. Ca m'avait l'air faisable étant donné que j'apprécie plutôt les gros coléos qui n'ont pas l'air spécialement véloces, pas les charançons de 3mm. Bon je vais déjà me renseigner un peu plus sur la chasse avant tout ...Merci Sylvain pour tes indications bien utiles

Entomofou, tu m'as parlé des oryctes, mais ça a l'air assez rare dans ma petite sibérie, si, en tant que débutante, je tente d'en trouver, ça ne risque pas de ressembler à une chasse à la licorne?

Je ne sais pas si la bête est présente chez toi... Le Rustique ou Kymox Visu pourraient certainement te renseigner plus précisément !