papillon de nuit

Bonjour,

Alsace, Bas-Rhin, 67250, juillet 2018

ayant trouvé une chrysalide (elle faisait bien 3cm) accrochée sous un rebord de fenêtre je l'ai décrochée et suspendue sur une branche dans un contenant fermé et au bout d'un peu plus d'une semaine un superbe papillon de nuit (une femelle comme j'ai pu m'en rendre compte par la suite) en est né.







Comme il ne bougeait pas je me suis dit qu'il attendait peut-être la nuit pour s'envoler et j'en ai profité pour faire des photos durant lesquelles il n'a pas bronché même quand je le manipulais puis je suis sortie pour lui cueillir une fleur d'arbre à papillons et là un papillon est venu comme un fou voletant autour de moi ; sur le moment je pensais que c'était à cause des fleurs que j'avais cueillies et il m'a suivi jusqu'à la porte d'entrée où je l'ai chassé pour qu'il ne vienne pas à l'intérieur.
Je suis ressortie un peu plus tard pour mettre des épluchures au compost et rebelotte, cette fois deux papillons qui me faisaient la fête voletant jusqu'à se frotter sur moi partout dans mes cheveux aussi et là je les ai laissé faire ; ils sont venus jusqu'à l'intérieur où ils se sont alors jeté sur la femelle !  

...  ce n'est qu'à ce moment que j'ai compris qu'ils n'en avaient rien à faire des fleurs  



Je n'avais pas fait le rapport du tout car je ne m'y connais pas et les mâles ne lui ressemblaient pas car d'une autre couleur et plus petits.



J'ai laissé la boîte dans laquelle elle était installée dehors. Le mâle l'a quittée après avoir fait ce qu'il avait à faire et elle est partie dans la soirée mais même après des mâles venaient régulièrement comme fous sur et dans la boîte en question et ça a duré pas mal de temps comme ça les pauvres ont fait chou blanc

Voilà, si au passage quelqu'un pouvait me donner son identité, merci

Il s'agit du Bombyx disparate Lymantria dispar, une espèce où les mâles et femelles sont bien différents.

CONIE a écrit:

je me suis dit qu'il attendait peut-être la nuit pour s'envoler

La femelle (qui est blanche) est curieusement incapable de voler chez cette espèce. Si on laisse faire l'évolution, il est possible que les ailes de la femelle disparaissent au bout de très nombreuses générations, comme c'est déjà le cas pour les femelles d'Orgyia antiqua, une autre espèce de Lymantriinae.

CONIE a écrit:

cette fois deux papillons qui me faisaient la fête voletant jusqu'à se frotter sur moi partout dans mes cheveux aussi et là je les ai laissé faire ; ils sont venus jusqu'à l'intérieur où ils se sont alors jeté sur la femelle !  

Tu viens d'expérimenter sans le savoir le pouvoir des phéromones émises par les femelles "vierges" pour attirer des mâles. Tous ceux qui volent à proximité sont attirées par celles-ci et peuvent trouver les femelles à féconder. Les antennes bipectinées des mâles sont faites pour mieux capter ces molécules volatiles dans l'air. J'ai déjà fait l'expérience une fois avec une femelle fraichement éclose dans une forêt, j'avais attiré rapidement 3/4 mâles.

Merci pour la réponse

Donc elle ne saurait pas voler ?
C'est le comble pour un papillon quand-même et plutôt triste
Quand elle a quitté la boîte le soir je l'ai vue sur le mur à deux mètres mais je ne saurais dire en effet si elle a volé jusque là ou si elle y a été à pattes. Du coup je regrette de ne pas l'avoir observée plus longtemps et quelques jours plus tard j'en ai trouvé une dans une toile d'araignée dans la dépendance si ça se trouve c'était elle
J'espère, si c'est le cas, qu'elle a eu le temps de pondre.

C'est vrai que son corps est très gros c'est peut-être la raison de sa difficulté à voler ?

Et oui les phéromones c'est exactement ça ; voilà pourquoi j'attirais les papillons de la sorte dès que je mettais le nez dehors et j'avoue que c'était assez drôle ils étaient tout , se jetaient littéralement sur moi

Heu.. disparate ça veut dire qu'il est rare ?

Cette espèce a en effet des femelles incapables de voler, du moins chez nous (il y a d'autres sous-espèces dans le monde où les femelles volent). Cela doit être la seule espèce chez nous où la femelle est normalement ailée mais incapable de voler. Un certains nombre d'autres espèces de papillons de nuit ont aussi des femelles inaptes au vol, mais avec des ailes fortement réduites (par exemple les hibernies, Geometridae adultes à l'approche de l'hiver ou pendant celui-ci). C'est l'évolution qui a fait que cela s'est passé comme ça au fil des générations. Je ne connais pas trop la cause de cette tendance à vouloir former des femelles inaptes au vol, mais si ça existe, c'est que ça tient la route pour ce qui est de la sélection naturelle. Le gros abdomen permet sans doute de pondre plus d’œufs notamment, et donc d'obtenir plus d'imagos à al génération suivante. Le fait de ne pas voler diminue fortement la capacité de l'espèce à coloniser d'autres milieux. Mais peut-être que les femelles sont suffisamment résistantes pour survivre dans des conditions environnementales bien différentes des conditions normales de l'espèce.

Disparate n'a rien à voir avec la rareté (ce papillon est d'ailleurs commun), cela fait référence au fait que les mâles et les femelles ont une apparence bien différente.

Merci pour les infos mais je suppose que leurs chances de s'en sortir sont quand-même moindres du fait de ce handicap. Il est probable que de ce fait la chenille choisisse d'instinct bien l'endroit de se mettre en cocon/chrysalide afin d'avoir à portée une haie, un endroit adéquat où pondre une fois papillon ; mon mari l'a trouvée (la chrysalide) fixée sous un rebord de fenêtre sous lequel il y avait un grand rosier. Sait-on combien de temps après l'accouplement la ponte se fait ?

Est-ce uniquement les phéromones des femelles vierges qui attirent les mâles? Car apparemment les mâles venaient tout de même sur la boîte de cette femelle qui n'était plus vierges.
Si c'est le cas, ces phéromones sont vraiment puissantes

Il me semble que les femelles fécondées n'émettent plus de phéromones, par contre il peut y avoir un phénomène de rémanence/diffusion progressive de phéromones qui se seraient fixées dans un premier temps sur la boîte.

Dans la boîte il y avait aussi encore la petite branche sur laquelle je l'avais fixé et où elle était posée après son éclosion (terme juste ?) et une fois qu'elle s'en était allée j'avais laissé sa chrysalide vide (?...) dans la boîte tel quel.
Ces phéromones doivent en effet être très puissantes je confirme car ce manège de papillons ça a duré plusieurs jours après que j'ai mis la boîte dehors et, je l'avoue, pour mon grand plaisir de les observer à s'affoler autour et dedans.

Ah oui par contre il me revient autre chose : lorsque mon homme a trouvé la chrysalide et que je l'ai manipulé le temps de la fixer sur la petite branche hé bien j'ai remarqué qu'après ça piquait/brûlait les doigts et à y regarder de plus près en effet il y avait des petits poils dessus probablement urticants vu ce que ça m'a fait

La chrysalide de Lymantria dispar a en effet des poils (ce qui est plutôt rare pour une chrysalide). Je ne sais pas s'ils sont urticants, mais c'est possible. Et puis, tout le monde n'a pas la même sensibilité face aux poils de chenilles/chrysalide ou face à la soies sécrétée par les chenilles de certaines espèce qui peut aussi être urticante (je suis assez sensible à la soie des chenilles d'Euproctis pour ma part).

ok, la soie aussi alors c'est toujours bon à savoir. Y en a t'il de "très" urticantes/irritantes voir qui pourraient représenter un danger du moins chez nous en France par exemple ?
Il y a quelques années dans les forêts alentours des promeneurs ont été assez embêtés à cause de chenilles qui leur étaient tombées dessus ; bestioles très voraces sur les feuillus au point de dégarnir quasiment totalement les arbres. Je crois que ça avait même été relaté dans les médias.
Je ne saurais pas/plus dire de quelle espèce il s'agissait.

A ma connaissance, les chenilles les plus "dangereuses" chez nous sont celles des processionnaires (genre Thaumetopoea), car elles ont des poils particulièrement urticants, et quand on les embête, elles peuvent éjecter des poils urticants vers l'agresseur. Le danger vient des réactions allergiques vives possibles, du fait qu'on peut recevoir des poils dans les yeux, et sans doute aussi du fait qu'il y a un risque d'inhaler/avaler des poils urticants expulsés.
Certaines autres chenilles peuvent être un peu urticantes, voire causer des réactions allergiques, mais pas de manière aussi marquée.

Axel pour surligner le cas des poils urticants les processionnaires sont dangereuses même vivantes en revanches pour certaines espèces qui ne le sont pas forcément comme les chenilles de nymphales j'ai un souvenir douloureux de m'être planté une épine venant d'une exuvie de chenille de paon du jour. Je déconseille donc la manipulation d'exuvie de chenilles car en séchant les poils peuvent à mon avis gagner en urticaire (plus de facilité à percer l'épiderme).
Pour énormément de chenilles les barbelés/poils sont du bluff (en France du moins car ailleurs dans le monde la méfiance est de mise) mais peuvent effectivement devenir un danger quand c'est très sec.
Je sais aussi que je réagis assez mal avec les chenilles de Grande Tortue (celles que Linotte m'avaient envoyées me l'ont rappelé à mes dépends) alors que les autres de la même famille ça ne me fait strictement rien allez comprendre...

inachis ax a écrit:

A ma connaissance, les chenilles les plus "dangereuses" chez nous sont celles des processionnaires (genre Thaumetopoea), car elles ont des poils particulièrement urticants, et quand on les embête, elles peuvent éjecter des poils urticants vers l'agresseur. Le danger vient des réactions allergiques vives possibles, du fait qu'on peut recevoir des poils dans les yeux, et sans doute aussi du fait qu'il y a un risque d'inhaler/avaler des poils urticants expulsés.
Certaines autres chenilles peuvent être un peu urticantes, voire causer des réactions allergiques, mais pas de manière aussi marquée.

OUI c'est ça ! des processionnaires ; c'était une vraie invasion à l'époque comme dit, relaté dans les médias avec mise en garde aux promeneurs.

Limenitis78 a écrit:

Axel pour surligner le cas des poils urticants les processionnaires sont dangereuses même vivantes en revanches pour certaines espèces qui ne le sont pas forcément comme les chenilles de nymphales j'ai un souvenir douloureux de m'être planté une épine venant d'une exuvie de chenille de paon du jour. Je déconseille donc la manipulation d'exuvie de chenilles car en séchant les poils peuvent à mon avis gagner en urticaire (plus de facilité à percer l'épiderme).
Pour énormément de chenilles les barbelés/poils sont du bluff (en France du moins car ailleurs dans le monde la méfiance est de mise) mais peuvent effectivement devenir un danger quand c'est très sec.
Je sais aussi que je réagis assez mal avec les chenilles de Grande Tortue (celles que Linotte m'avaient envoyées me l'ont rappelé à mes dépends) alors que les autres de la même famille ça ne me fait strictement rien allez comprendre...

Ok en gros mieux vaut "prendre des gants"


non mais j'avais déjà fait l'expérience avec la première grosse - énorme d'ailleurs c'est pour ça que je l'ai repérée alors que j'étais en voiture - chenille poilue que j'ai pris en main elle était sur la route alors me suis arrêtée pour la ramasser et la mettre de côté pour lui éviter de se faire écraser et... aÏe ! l'ingrate !
bref,
mais là je n'ai pas pensé une seconde qu'il pourrait y avoir un souci en manipulant la chrysalide ben... me suis trompée bon c'était moins pire mais en même temps je ne l'ai pas trop tripotée non plus juste le temps de la fixer sur la petite branche.

Sinon plus de papillons ou chenilles ces temps ci mais alors des réduves qui veulent se mettre au chaud et en plus ce sont des "qui puent" alors que ma mère en avait plein aussi mais des "qui sentent bon" c'est pas juste après tant que c'est pas des "qui piquent"...

Nouvellement membre, je lis différents post plus ou moins datés, mais cependant non désuets. Celui-ci me remet en mémoire un désagréable moment survenu en 1991, alors que je préparais un diorama!
Ce diorama mettait en scène Calosoma sycophanta, magnifique carabidae, dont on le sait les chenilles de Thaumetopoea (processionnaires) constituent un aliment de choix. J'avais dont sacrifié plusieurs dizaines de ces chenilles en utilisant l'acétate d'éthyle. Puis, je m'employais à vider ces chenilles pour les emplir de silicone, leur conférant ainsi volume initial et...belle tournure!
Pour ce faire, j'avais frôlé d'un doigt (prudent!) une de ces chenilles passée "ad patres".Rien ne se signalant,  bien que sachant l'immense pouvoir urticant de ces larves, je m'étais enhardi à les saisir de ma main gauche, entre, respectivement, le pouce, l'index et le majeur. Ainsi de la main droite je pouvais œuvrer à leur naturalisation. Ouais!!!! La nuit qui suivit ce travail fut cauchemardesque! La douleur me fit passer une nuit blanche. Depuis les extrémités de ces trois doigts sont devenus insensibles, je peux me piquer, me brûler au contact d'un verre de café, la protection est assurée!!
Je ne sais si l'effet de l'éther acétique a joué pour différer le pouvoir urticant au point de ne pas le ressentir aussitôt (j'ai"donné" avec les processionnaires du chêne, ça brûle de suite), je n'ai pas la réponse. Toujours est-il que ces petites bêtes qu'avalent les coucous avec délice, sont particulièrement à craindre (œdème pulmonaire..)!

aïe ! Expérience douloureuse à ne pas reproduire. Insensibilité persistante depuis ? C'est fou ! Pour l'éther acétique possible qu'il ait eu une action neutralisante passagère tant que vous en aviez sur vos doigts sinon comment expliquer autrement cet effet "retard" du pouvoir urticant ?...

Effectivement je ne peux m'expliquer le processus mais l'effet perdure depuis juillet 1990! Certes pas de douleur, mais cette sensation d'insensibilité permanente, comme si certaines cellules ou nerfs avaient été détruits lors de la manipulation. Et je précise ce n'est pas psychosomatique!

je ne me permettrais pas de le prétendre, c'est un truc de médecin ça quand ils ne savent pas trouver ce qui cloche vraiment ils vous mettent dans la case psy, névrosé, spasmo, ou autre...