J'ai récemment été impressionné par le comportement d'un frelon sur ma terrasse. Je m'interesse beaucoup à la biologie, à l'éthologie, à l'évolution et j'ai acquis à travers mes lectures quelques connaissances sur le monde animal ; je n'aurais cependant pas cru possible d'observer ce comportement chez un insecte.
J'ai d'abord entendu le son de quelque-chose qui tombe près de ma chaise, au pied du mur en pierre de ma maison. Je regarde dans cette direction et voit un frelon (je pense...) aggripé à une sauterelle. Aussitôt il s'envole et disparaît d'un trait (sans hésitation) au-dessus de la maison, laissant sa victime immobile. Quelques secondes à peine passent et le frelon réapparaît et se repose directement sur la proie. Il galère un peu, on sent qu'il cherche une prise, et, maintenant la sauterelle sous son corps, marche vers le mur puis se met à le gravir parfaitement verticalement. Pendant plusieurs minutes je l'observe monter péniblement à travers les moellons, s'aidant des ailes dans les moments difficiles. Je m'interroge alors sur sa destination et observe le haut du mur. Je constate, non sans un petit sourire moqueur, que celui-ci est coiffé d'une rangée de tuiles en dévers débordant suffisamment pour l'empêcher de passer. Mais je remarque dans le même temps, qu'au faîte du toit, un retrait de la tuile de faîte, justement, ménage un étroit passage de 3 à 4 cm. Le frelon parvient alors à une trentaine de centimètres des tuiles sur une surface anciennement cimentée et plane courant sur tout le haut du mur juste sous les tuiles. Sans même chercher à atteindre les tuiles, il se met alors à longer "en crabe" la bande de ciment avant d'atteindre une ou deux minutes plus tard l'étroit passage et de disparaître sur le toit...
Ce qui m'étonne est l'aptitude qu'a eu cet inceste à planifier un parcours précis de type labyrinthique, qui surtout tient compte des contraintes liées à un mode de déplacement terrestre qui n'est pas son mode de déplacement naturel (ou en tout cas de prédilection). Je me serais attendu à le voir tester toute la longueur des tuiles jusqu'à trouver par hasard un passage, mais non ! De ce que j'ai observé, j'en ai déduit qu'il a observé de haut, en volant, par où il pourrait passer "à pied" sachant qu'il avait une charge à amener sur le toit, qui serait trop lourde pour pouvoir la charrier en volant ! Est-ce en fait une observation banale ? Qu'en pensez-vous ?